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Rencontre des peuples contre les politiques migratoires européennes inhumaines et en solidarité avec les migrants

A l’initiative d’organisations de la société civile tunisienne, maghrébine et africaine ainsi que des mouvements civils et de jeunesse, une rencontre militante est organisée en Tunisie sous le titre “Rencontre des peuples contre les politiques migratoires européennes inhumaines et en solidarité avec les migrants”, le 20 juillet 2023 à Tunis.
L’ouverture de la rencontre aura lieu le jeudi 20 juillet 2023 à 9h00 dans l’espace « salle Rio». Elle comprend des interventions, des discussions, une soirée culturelle et elle sera précédée d’une marche de solidarité à 18h00.
Des représentants d’organisations de la société civile, de syndicats et de mouvements sociaux et civils de Tunisie, d’Algérie, de Libye, du Maroc, du Niger, du Mali et d’Europe participeront à la réunion.
Alors que les dirigeants politiques se réuniront à Rome le 23 juillet 2023 pour restreindre davantage le droit à la circulation, expulser les migrants, violer les droits des réfugiés et légitimer les politiques de néo-colonialisme pour les peuples des pays du sud, nous nous rencontrons à Tunis, le 20 juillet 2023 pour l’humanité, pour la dignité, pour la liberté et pour les droits de toutes et tous.
Veuillez retrouver ici le lien de l’évènement sur Facebook : https://fb.me/e/1eY4NRwv5

Veuillez cliquer sur le lien ci-dessous afin de rejoindre le webinaire :
https://us02web.zoom.us/j/84389685858

 

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Rencontre des peuples contre les politiques européennes inhumaines d’immigration et en solidarité avec les immigrés

Tunis les 20 et 21 juillet

Les Etats africains « Conscients de leur devoir de libérer totalement l’Afrique dont les peuples continuent à lutter pour leur indépendance véritable et leur dignité et s’engagent à éliminer le colonialisme, le néocolonialisme, l’apartheid, le sionisme, les bases militaires étrangères d’agression et toutes formes de discrimination, ,notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou l’opinion politique » (Charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée en juin 1981 à Nairobi)

La ville de Sfax a été le témoin depuis quelques jours d’une catastrophe humanitaire au sens plein du terme affectant les immigré(e)s d’Afrique subsaharienne. De nombreuses organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme et des dizaines de médias ont documenté leurs expulsions de leurs maisons, la chasse qui leur est faite dans les rues, la violence et l’humiliation qu’ils ont subie(e)s au mépris total de leur dignité et sans égard à leur état de santé, à celui des femmes, des enfants et même des nourrissons. Des centaines d’immigrés ont été transférés de force dans le but de les pousser à quitter la Tunisie sous forme d’une d’expulsion collective, mettant leur vie en danger en les privant d’eau, de nourriture et de soins pendant plusieurs jours.

La tournure des événements récents indique un danger imminent pour les conditions humanitaires de milliers d’immigrants qui ont maintenant besoin de nourriture, de soins, de médicaments et d’un abri sûr, ce qui constitue un double besoin pour les groupes vulnérables tels que les enfants, les femmes et les personnes atteintes de maladies chroniques, rendant aujourd’hui urgente et de première priorité la mission de secours humanitaire.

Une telle punition collective des immigrés, quel que soit leur statut administratif, qu’il s’agisse de demandeurs d’asile venant de zones de tension et de guerre, ou fuyant des régimes oppressifs, ou ceux résidant parmi nous, reflète l’ampleur du racisme et de la haine croissants à l’égard des Noirs dans le discours officiel, dans plusieurs milieux sociaux et même parmi les élites et les acteurs civils censés être soucieux de préserver les droits de l’Homme et de les défendre sans discrimination

Le défi lancé aux acteurs de la société civile et à tous ceux qui luttent contre le racisme est d’abord humanitaire et urgent, les droits de l’homme étant un élément indispensable afin d’aller vers l’activation et le respect des droits des immigrés et des réfugiés ainsi que le respect par l’Etat tunisien des lois et traités internationaux.

C’est aussi un défi politique qui concerne toute la région maghrébine et africaine, censée avoir une vision commune ainsi que notre relation avec l’Union européenne. La politique de cette dernière est basée sur l’externalisation de ses frontières avec priorité donnée à la centralité de la politique sécuritaire, la construction de murs et de barrières, la fermeture des frontières et l’interdiction de la libre circulation des personnes. Elle traduit la rupture complète entre deux visions de la relation entre le Nord et le Sud de la Méditerranée transformant cette dernière, comme le désert, en cimetières à ciel ouvert pour les immigrés tunisiens et du sud du Sahara dans l’indifférence continue des gouvernements européens.

La Méditerranée aujourd’hui n’a pas vocation à être un pont entre deux rives, mais plutôt un mur séparant toute l’Europe de tout le continent africain.

La droite raciste montante en Europe cherche, sous la houlette de la cheffe du gouvernement italien, à imposer des accords sur l’immigration qui empêchent l’afflux de migrants vers l’Europe et à transférer le contrôle des frontières de l’Union européenne aux pays du Sud en finançant la construction de centres de détention et en signant des accords de réadmission.

De plus, les pressions auxquelles la Tunisie est soumise aujourd’hui veulent troquer aides financières, le silence sur les violations des droits de l’homme et le retour d’un régime autocratique, en contrepartie de la mise en œuvre de la politique de droite européenne raciste et xénophobe.

Ainsi se précisent les trois fondements / piliers de la nouvelle stratégie pour laquelle nous travaillons et que nous présentons dans ce colloque : une stratégie contre la politique de l’Union européenne qui contraste notamment avec les dissertations de la droite et raciste et qui s’appuie aujourd’hui sur les appels répétés à la détresse humanitaire, sur les cas de noyade en Méditerranée, sur les violations des principes des droits de l’homme et des immigrés et sur les demandes d’expulsion des étrangers :

– Mobiliser toutes les énergies pour construire localement, au Maghreb, dans les régions méditerranéennes et sahariennes, des mécanismes de secours et d’aide humanitaire permanents et stables, auxquels participent la société civile, les syndicats et les citoyens à toutes celles et à tous ceux qui sont en danger et qui recherchent protection. Il s’agit d’une tâche humanitaire qui ne devrait pas être criminalisée, mais bien au contraire encouragée par les politiques publiques et protégée par la loi.

– Promouvoir et renforcer toutes formes de plaidoyer juridiques et renforcer la solidarité aux niveaux national, maghrébin, africain et mondial pour la mise en œuvre des normes internationales liées à la migration, aux droits des migrants et des réfugiés et de lutte contre le racisme.  Il s’agit d’une bataille qui oppose les forces de la société civile, syndicales et humaines, attachées et convaincues des valeurs des droits humains aux partisans du racisme, des politiques d’expulsion des immigrés, de construction de murs et de restriction du droit de circulation.

– S’appuyer sur les acquis de la lutte commune maghrébine, africaine et mondiale pour défendre davantage les revendications des peuples, liquider le lourd héritage du colonialisme, résister aux nouvelles formes de néocolonialisme, mettre en place les conditions d’un développement économique et social équitable assurant la mise en place de régimes démocratiques effectifs.

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