Notes sur le reboisement en Tunisie
Zakher BOURAGAOUI ( Doctorant, University of Wisconsin, Department of Forestry and Wildlife, Madison, Wisconsin, USA.)
Résumé
Les changements globaux en cours (changement climatique, îlots de chaleur urbains, etc.) et la perte de biodiversité sont probablement les problèmes les plus urgents de l’Anthropocène. La nature, à travers ses services écosystémiques, donne beaucoup à notre société. Témoins de ce changement alarmant dans le paysage mondial, plusieurs recourent à contribuer à la restauration. Dans de nombreux cas, les initiatives ne sont pas fondées sur la science et les efforts de restauration ne sont pas toujours bénéfiques sur le plan environnemental, social ou économique.
Les plantations d’eucalyptus en Tunisie sont maintenant partout de l’extrême sud au nord et sont celles produites en grande abondance dans les pépinières de la Direction générale des forêts (DGF) avec d’autres espèces non indigènes comme Casuarina sp. et Acacias sp. L’utilisation injustifiée d’espèces exotiques dans le reboisement doit faire l’objet d’une
seconde considération. La biodiversité est un patrimoine naturel qu’un pays doit protéger. L’introduction d’un arbre non indigène comme l’Eucalyptus peut provoquer des perturbations environnementales et peut entraîner la perte de ce patrimoine biologique unique. La plantation d’arbres est déjà utilisée comme un outil pour atténuer le changement climatique. Ça peut s’agir d’une grande monoculture qui affecte la
biodiversité et peut compromettre la sécurité alimentaire. D’autre part, ça peut être utilisé pour restaurer les écosystèmes, ce qui améliore la séquestration du carbone et profite à la biodiversité, ce qui contribue à fournir des services écosystémiques qui améliorent la qualité de vie humaine. Les parties prenantes tunisiennes doivent travailler ensemble
pour mettre en place une stratégie claire de restauration des écosystèmes et mettre en œuvre des indices qui servent d’outil de suivi de la santé de la biodiversité et des écosystèmes.
