Malgré son importance économique pour les agriculteurs de la région, l’oasis est confrontée à des menaces qui compromettent sa biodiversité et sa durabilité en raison de la politique de subventions à l’exportation du pays. En effet, les défaillances institutionnelles, juridiques et organisationnelles de l’État entravent de plus en plus la bonne gouvernance de ce système agricole.
La Tunisie encourage depuis des années la culture de la variété “Deglet Noor” pour des fins purement lucratives relatives à l’engagement du pays sur la voie du commerce international des produits agricoles. Toutefois, il est à souligner que les dattes Noor nécessitent d’énormes quantités d’eau et sont plus sensibles aux maladies que les autres variétés. Il est donc devenu impératif que l’État revoit sa politique dans le secteur oasien pour adopter de nouvelles stratégies qui permettent de réaliser des profits économiques tout en épargnant l’équilibre écologique.
La situation actuelle du secteur oasien requiert le soutien des systèmes agricoles multicouches, car des études ont démontré leur résilience et leur capacité à résister aux changements climatiques et ce, contrairement aux oasis modernes qui dépendent uniquement de palmiers de la variété Deglet Noor, comme nous l’a confirmé Noureddine Nasr. Il faut également adopter des pratiques d’irrigation intelligentes qui fournissent aux palmiers et aux différentes cultures de l’oasis la quantité d’eau nécessaire, à chaque étape de son cycle de vie.