La sauvegarde du patrimoine : entre slogans et réalités

La mémoire des « élites » spécialisées, historiens, archéologues, anthropologues, ethnologues… est importante, elle est censée assurer la pérennité. Toutefois, en l’absence de diffusion, de médiation, cette mémoire ne sera plus appropriée par ceux, normalement, qui doivent en connaître l’importance, ceux qui la côtoient quotidiennement, côtoient ses vestiges, ses monuments. Ces derniers vont même, parfois, constituer à défaut de compréhension, dans les esprits de beaucoup de personnes, au pire, un frein devant le développement urbain, agricole d’où un rapport conflictuel. Présenter ces vestiges comme étant ceux des « jouhalas » est la plus gentille des définitions qui démontre, par ailleurs, le fossé entre les héritiers et leurs lointains aïeuls. La disparition du lien entre la mémoire et ses contemporains va constituer une menace permanente pour son intégrité.
Nous allons, donc, essayer à partir de certains exemples, vécus, d’analyser et évaluer le rapport entre le « Tunisien », à divers degrés de responsabilités, le patrimoine et la mémoire qu’il recèle. Auparavant il nous a paru nécessaire de rappeler, brièvement, les conséquences des premières décisions politiques, juste après l’indépendance, vis à vis du patrimoine.

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