Des ONG tunisiennes appellent les autorités saoudiennes à la libération immédiate de militantes et de militants des droits de l’homme arrêtés pour l’exercice de leur droit à la liberté d’expression
Tunis, le 3 août 2018
Les associations tunisiennes soussignées dénoncent l’arrestation des activistes saoudiennes Samar Badawi et Nessima Assada le 30 juillet dernier et appellent les autorités saoudiennes à leur libération immédiate et inconditionnelle ainsi qu’à l’élargissement du reste des activistes détenus en raison de l’exercice de leur droit légitime à la liberté d’expression et à la constitution d’associations.
Nessima Assada et Samar Badaoui, sœur du blogueur saoudien Raif Badaoui, condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir fondé un site internet pour le dialogue sur les affaires publiques, sont considérées parmi les plus courageuses partisanes de la défense des droits de la femme en Arabie saoudite et les plus illustres participantes à la campagne pour l’abrogation du système de tutelle masculine imposé aux femmes, revendiquant pour les femmes le droit de conduire.
Des rapports élaborés par organisations arabes et internationales des droits de l’homme, parmi lesquelles le Centre du Golfe pour les droits de l’homme et Amnesty international, font état de l’augmentation, depuis le mois de mai dernier, du nombre des militantes et des militants des droits de l’homme détenus pour leurs mouvements pacifiques.
Ces rapports préoccupants ont été publiés à un moment où les médias, faisant allégeance aux autorités saoudiennes et des sociétés internationales de marketing et de propagande, prétendent, surtout depuis l’annonce en 2017 de la décision de la levée, à partir de juin 2018, de l’interdiction faite aux femmes de conduire, que le prince héritier Mohammed Ben Salmane est en train de mener « une réforme sans précédent » depuis la fondation du royaume en 1932.
Il faut aussi noter que Loujain Al-Hathloul , Iman Al Najfan, Aziza Youssef, Nouf Abdelaziz, Maya Zahrani, Mohammed al-Bajadi et khaled Al Omeir figurent parmi les activistes arrêtés en Arabie Saouadite. Les détenus, qui ont été traduits devant la cour criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme, sont passibles d’une peine allant de 3 à 20 ans de prison selon le Centre du Golfe pour les droits de l’homme.
Liste des associations signataires:
- L’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement
- Association Beity
- Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique
- Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme
- Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux
- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
- Centre de Tunis pour la liberté de la presse
- Organisation Contre la Torture en Tunisie
- Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires