Ce 9 décembre 2019, à Chott Salem, Gabès, des unités du Groupe chimique tunisien ont émis des gaz hautement toxiques. Les habitants de la municipalité de Chott Salem ont éprouvé des difficultés respiratoires, dues à ces émissions.
Cette catastrophe n’est qu’un événement supplémentaire dans l’accumulation des pollutions, qui causent de graves problèmes sanitaires, environnementaux et économiques dans la ville de Gabès. Elle s’ajoute à l’émission continue de gaz polluants dans l’air et le déversement ininterrompu de phosphogypse dans le golfe de Gabès qui ont détruit le patrimoine biologique, humain et environnemental unique de cet oasis, protégé par de nombreuses conventions internationales pour son caractère unique et précieux.
Cette catastrophe démontre une fois de plus la vétusté des installations industrielles et l’absence totale de sécurité environnementale et sanitaire du fonctionnement de cette usine. Elle démontre le mépris au droit au travail décent des employés du groupe chimique et au droit à la vie des travailleurs et des habitants de Chott Salem et de la région de Gabès dans son ensemble, en portant directement atteinte à leur santé, leur intégrité et leur vie.
Ainsi, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux :
– Exprime son soutien aux travailleurs du Groupe chimique tunisien et aux habitants de Chott Salem qui ont subi cette catastrophe.
– Exprime son soutien aux revendications des mouvements citoyens de la région de Gabès contre la pollution industrielle du groupe chimique tunisien.
– Demande la mise en place immédiate d’une mission d’enquête conjointe, entre l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement, le Ministère de l’Industrie, le Ministère de la Santé, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens, les députés de la région de Gabès et les représentants des mouvements citoyens contre la pollution du groupe chimique, pour révéler la source du problème de ces émissions, évaluer ses conséquences sanitaires et environnementales, enquêter sur les défaillances potentielles de l’unité industrielle dans son ensemble et sur la sécurité des travailleurs de l’usine. Les conclusions de cette mission devront bien évidemment être rendues publiques.
– Demande l’arrêt de l’usine jusqu’à la fin de cette mission d’enquête conjointe, pour prévenir un futur problème similaire ou une catastrophe plus grave.
– Demande la publication de l’état d’avancement de tous les projets en lien avec la limitation des pollutions et le bon fonctionnement de l’unité de Gabès du Groupe Chimique Tunisien.
– Demande la concrétisation de solutions pérennes et acceptées par tous les citoyens concernés pour mettre fin à la pollution, conformément aux promesses du gouvernement.