Lucile Falgeyrac : Alternatives au libre-échange : les peuples et la planète d’abord
Les accords de libre-échange touchent à tous les aspects de nos préférences collectives. Il existe de nombreuses manières de penser les alternatives à ses traités. Il est possible de se centrer sur l’amélioration des accords, ou de chercher à régler les problèmes fondamentaux du libre-échange : chaînes de valeur mondiales et compétition de tous contre tous. Certaines propositions visent à améliorer les accords en y incluant des dispositions positives : propositions « véto climatique », ou de référence aux engagements de l’Accord de Paris, inclusion de normes contraignantes sur les droits des travailleurs, ou encore de mécanismes favorisant le développement durable ou la diversité culturelle. Une stratégie consiste à sortir des traités de toute disposition à l’impact négatif pour les peuples ou la planète, afin de limiter l’impact négatif des accords au maximum : opposition à l’inclusion d’une justice parallèle pour multinationales, suppressions des dispositions libéralisant les services ou l’agriculture, suppression des dispositions institutionnalisant la présence des multinationales au cœur des processus législatifs, etc…
Durant le séminaire, nous étudierons deux propositions qui mélangent ces deux types d’approches. L’une est le Mandat Commerciale Alternatif, un document rassemblant les contributions de centaines d’organisations sur le contenu et les processus de négociation et de ratification des accords de libre-échange. La seconde est un ensemble de proposition réécrivant la politique commerciale à partir d’un présupposé climatique : quelle politique commerciale peut-être compatible avec les transformations nécessaires à la justice climatique ?