Abdeljelil Bedoui
Dès le départ de l’accord de l’association entre la Tunisie et l’Union Européenne (UE), on était en présence d’une divergence concernant les attentes déclarés et cachés de la part des deux parties prenantes.
Pour l’Union Européenne, il s’agit de renforcer les lois avec une périphérie qui recèle une force de travail abondante, un marché potentiellement porteur et une position géostratégique utile. Cette logique périphérique était à la base de la priorité donnée à la logique marchande qui s’est contenté de créer une Zone de Libre Echange (ZLE) en négligeant ou presque le reste des aspects. Cette logique périphérique et marchande a été renforcée par la suite par une logique sécuritaire qui est devenue déterminante pour les autres aspects.
Pour la Tunisie qui traversait une phase de transition libérale suite à l’adoption d’un Programme d’Ajustement Structurel (PAS) et à l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’Accord Association (AA) vise à permettre une meilleure attractivité et une plus grande insertion internationale tout en améliorant ses capacités à gérer les contraintes d’une économie mondialisée d’une part et à donner une certaine crédibilité et légitimité à un pouvoir non démocratique d’autre part.
Aux termes de l’expérience, l’AA n’a pas permis de dépasser deux seuils pénalisants : 5 % de croissance en moyenne sur la longue période et 25 % de taux d’investissement malgré une certaine amélioration des équilibres financiers macroéconomiques sans pour autant enregistrer une amélioration des équilibres réels en termes d’emploi, d’équilibre régional et social et de contenu technique des exportations car la plus grande insertion internationale enregistrée à contribué à figer la position du pays dans une division internationale classique basée sur l’exploitation des avantages comparatifs statiques et à aggraver le déséquilibre de la balance commerciale hors off-shore qui ne se traduit pas à une amélioration des réserves de change.