Urbain d’en bas, urbain de non droit : les quartiers des rives de la Sebkha Sijoumi
Najem Dhaher
Résumé
La production de la ville tunisienne de l’après indépendance et jusqu’à nos jours a été marquée par une incapacité à penser la ville comme artefact matériel et technique participant à la construction sociale. Si la majorité des tunisiens (70%) sont des habitants de la ville, beaucoup d’entre eux trouveraient des difficultés pour accéder à la vie urbaine. La spéculation foncière, l’occupation illégale des terrains, et l’attribution anarchique de terrains à bâtir ont aggravé les inégalités face à l’accès aux services essentiels (eau, assainissement, électricité, etc.).
L’urbanisation ainsi produite de façon non maîtrisée a fragmenté la ville et a engendré des quartiers de non droit dépourvus souvent des services urbains essentiels. Plusieurs quartiers dans le Grand Tunis, à l’image de ceux situés sur les rives de la Sebkha Sijoumi, ne sont pas fondés sur une citoyenneté inclusive et ne remplissent pas correctement leurs fonctions sociales contribuant ainsi au renforcement du phénomène d’exclusion et de
marginalisation.