APPEL DE LA SOCIETE CIVILE TUNISENNE
POUR UNE TRANSITION ECOLOGIQUE IMMEDIATE, REALISTE et JUSTE
تي ويني السياسات البئية ؟
حان الوقت لاتخاذ قرارات جريئة. حان الوقت لاتخاذ إجراءات عاجلة. حان الوقت لمستقبل أفضل في تونس
Il est temps d’engager des décisions audacieuses. Il est temps d’agir de toute urgence.
Il est temps de construire un meilleur futur en Tunisie
Qui dit 5 juin, dit Journée Mondiale de l’Environnement. Organisé chaque année, depuis 1973, par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), cet événement est la plus grande plateforme mondiale de sensibilisation, avec des millions de personnes qui s’engagent à protéger la planète. Cette année, la communauté internationale fête les 50 ans de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain de 1972, considérée comme la première réunion internationale sur l’environnement. Le pays hôte est la Suède.
En Tunisie, la célébration de cette journée a pris, depuis plus de deux décennies, une connotation festive du « politiquement correct » sans aucun impact tangible et durable, ne permettant pas à l’environnement de transcender les autres secteurs. Un rendez-vous annuel mondial souvent raté par le Ministère de l’Environnement à cause de son approche passéiste.
Les quelques progrès enregistrés dans le domaine de l’environnement peuvent être décrits comme des changements timides issus d’un agenda incapable d’amorcer les transformations nécessaires dans nos politiques d’adaptation au changement climatique, de gestion rationnelle des milieux et des ressources naturelles, de protection de la biodiversité et des paysages, de sécurité alimentaire, d’urbanisme et de mobilité durables, de production de l‘énergie propre, de gestion des déchets, de lutte contre les pollutions etc.
Ne s’inscrivant pas dans cette voie qui a conduit à appréhender l’environnement comme un secteur « isolé » et de second niveau dans la politique de développement, sans cesse balloté au gré des gouvernements en place, NOUS, Collectif Citoyen soutenu par les experts, les spécialistes, les activistes, mais aussi par une mouvance environnementale plurielle, de plus en plus féconde, appelons à une Transition Ecologique Immédiate, Réaliste et Juste qui ne laisse personne pour compte.
NOUS sommes là, pour rappeler que ce rendez-vous international offre un cadre idéal au gouvernement pour donner de l’élan à l’action environnementale et annoncer des décisions audacieuses qui concrétiseraient les revendications légitimes de la société civile et les aspirations des citoyen-ne-s de l’ensemble des régions tunisiennes aux respects de leurs droits environnementaux
NOUS APPELONS HAUT ET FORT LE GOUVERNEMENT A :
– Une plus grande cohérence des politiques publiques afin que le droit à un environnement sain et équilibré gagne en priorité et retrouve sa place en tant que valeur juridiquement protégée et opposable à l’Etat et ses différentes institutions, autant que tous les autres droits humains consacrés par la Constitution.
– Une transformation structurelle et profonde de sa politique de développement qui devra: (i) dépasser les politiques de développement sectorielles et fragmentées au sein desquelles l’environnement est le parent pauvre ; (ii) instaurer l’intégration, verticale et horizontale de la protection de l’environnement et de la biodiversité, comme un principe incontournable, dans tous les plans, programmes et projets de développement sur le plan central et décentralisé; (iii) aligner les politiques environnementales nationales aux conventions internationales.
– La sortie du modèle extractiviste des ressources naturelles, énergétiques notamment, et l’adoption d’une politique ouvrant une marge plus grande aux énergies renouvelables et la facilitation de l’accès du citoyen à l’énergie propre.
– L’abandon des solutions hâtives et non visionnaires limitées au seul déplacement de la pollution d’un endroit à l’autre sans stratégie réelle pour l’adoption effective de solutions concertées et durables.
– L’engagement fort et significatif de l’Etat tunisien dans la promotion du droit universel à une nature intacte et à un environnement sain et son intégration à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la société.
– La révision concertée des orientations stratégiques relatifs à la politique climatique en priorisant les stratégies d’adaptation et en s’orientant vers des modèles propres et cohérents qui tiennent compte des spécificités territoriales, de la disponibilité et de l’état des ressources naturelles, des facteurs sociaux économiques, de la sécurité hydrique, de la souveraineté alimentaire du pays et des droits des générations futures. Et ce, en favorisant les solutions fondées sur la nature dans les domaines de la prévention des catastrophes, de l’adaptation au changement climatique, de la gestion de l’eau, de la sécurité alimentaire, de la restauration de l’environnement naturel, etc.
– L’adoption d’un cadre normatif qui régulent le pouvoir des entreprises étrangères et publiques, prévient l’impact de leurs activités sur les droits humains et de l’environnement et qui garantit aux citoyens le droit de recours et de réparation.
– L’application effective du principe “Pollueur-payeur” et la publication de tous les documents publics relatifs aux écocides et autres crimes environnementaux (accès à l’information) afin de faire valoir la justice sociale et environnementale.
– Renforcement du système de sanction contre les infractions environnementales et son application à tous les niveaux et à l’encontre de toute personne physique ou morale portant atteinte à l’environnement (citoyens, entreprises, industriels, agences nationales de l’Etat, etc.)
– L’augmentation significative du budget de l’État pour la conservation de la biodiversité, la restauration et la gestion durable des écosystèmes dégradés et la préservation des habitats et des paysages. De même, la création d’un organe national participatif, équilibré et transparent pour coordonner et suivre la planification et la mise en œuvre de la stratégie nationale et du plan d’action national pour la biodiversité.