Tunis, à 21 mars 2022
A l’occasion de la journée mondiale de l’eau
L’eau n’était jamais vraiment un droit garanti
Pendant que tout le monde célèbre la journée mondiale de l’eau, l’absence de l’eau potable demeure une réalité pour plusieurs régions du pays, urbaines et rurales. Environ 300 milles tunisiens sont privés de leur droit constitutionnel à l’eau. Aussi, le tiers des écoles étatiques, où les élèves et le cadre pédagogique se dotent de l’eau à travers des réservoirs et d’autres moyens de stockage malsains, sont privées de l’eau. D’un autre côté, en Tunisie, la part d’eau par habitant est seulement de 400 m3, une quantité beaucoup plus faible que la quantité recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (1000 m3).
La privation du droit à l’eau représente l’une des problématiques suivies par le département de la justice environnementale au sein du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux qui soutient les réclamants de ce droit par des moyens divers.
À la veille de l’été, les coupures et les perturbations de la distribution de l’eau se multiplient, accompagnées par des mouvements protestataires grandissants menés par les citoyens dans plusieurs régions. Cependant, les autorités restent muettes face à ces exigences même si le problème de l’eau est devenu le quotidien des citoyens dans beaucoup de villes y compris les grandes villes et le grand Tunis.
Ainsi, face à cette réalité désolante, il est important pour le département de la justice environnementale du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux d’insister sur:
- La fourniture de l’eau avec une qualité et une quantité suffisante est un devoir de l’Etat tunisien, le responsable principal et le garant de ce droit.
- L’eau n’est pas seulement une ressource naturelle qu’on doit utiliser et gérer dans différents domaines, il est un droit fondamental des droits de l’Homme dont tout le monde doit jouir sans discrimination.
- Fournir de l’eau potable est une nécessité pour la viabilité des moyens de vie adéquats et pour garder la dignité de l’Homme.
- Changer de politiques et d’orientations hydriques est devenu une nécessité urgente afin que ces dernières correspondent aux besoins des citoyen(ne)s, tout en prenant en considération la pénurie d’eau dans le pays.
- La cessation du processus de révision du code des eaux est un dilemme qu’il faudra surmonter pour avoir un cadre législatif capable d’affirmer le droit à l’eau et cadrer les domaines de son utilisation afin de garantir sa durabilité et sa disponibilité pour les générations futures.
Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux
Le président Abderrahman Hedhili